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Pourquoi le Mexique ? 
Surimpression à travers Frida Kahlo

Pourquoi le Mexique ?

Par amour. Pour lui permettre d'accomplir son rêve à elle, d'aller au plus près de Frida Kahlo. Pour ressentir un peu, beaucoup, énormément ce qui l'anime et la fait vibrer.

Utiliser les mots de Frida, des citations qui ont été et continuent d'être maintes fois reprises, a été une évidence. Pas tout de suite. Pas pendant le voyage. L'idée a germé à mon retour, en regardant les photographies que j'avais prises; L'envie de la prendre aux mots (ou à bras le corps) pour superposer mes émotions à son prisme tant son âme flotte partout dans ce pays.

Et puis, c'était une manière d'imager les mots que Frida Kahlo a écrit à Diego Rivera et que j'avais envie d'exprimer à la femme que j'aime : "Si je pouvais t'offrir une seule chose dans la vie, j'aimerais te donner la capacité de te voir à travers mes yeux. C'est seulement ainsi, que tu te rendras compte de l'être spécial que tu représentes pour moi."

Chrystèle Lacène

Frida Kahlo a autant écrit sur sa vie qu’elle l’a peinte, mise en scène.

Vouloir photographier le Mexique sans penser à elle est une douce illusion. 

Chacun de ses mots vient se poser sur la crête des montagnes menant à Oaxaca de Juárez, résonne malgré le bruit assourdissant des rues de Mexico, s’écrase contre notre âme en même temps que le ressac violent des vagues de Puerto Escondido sur le Pacifique.

C’est elle qui a redonné ses couleurs à ce pays, redessiné ses contours et mêlé ses traditions autochtones au drame de sa propre existence.

Ici les arbres et les cactus rappellent les cicatrices sur sa peau meurtrie et opérée. Ils sont le prolongement des racines qui la poussent, à chaque voyage, à toujours revenir. Le bleu dur des murs de sa maison s’est adouci pour tirer vers le gris, pour refléter l’éblouissement de la lumière écrasante. Le bruissement des ailes du pélican ne réveillera pas l’enfant qu’elle n’a pas eu. 

Face au calme du bleu, se tient fièrement le orange, son juste opposé et toute sa fougue.

La vie coûte que coûte, la musique, les dessins sur les murs, la rouille qui embellit plus qu’elle n’abîme. L’orange des œillets du Dia de los Muertos et celui des broderies de ses robes et des rubans qu’elle tresse dans ses longs cheveux noirs. 

Deux couleurs qui viennent raconter la dualité que Frida n’a cessée de peindre. Son double, son reflet, son autre. Parce que pour comprendre Frida et le Mexique, il faut explorer la dualité, la ressentir entre l’odeur grasse de la rue et le doux parfum du café. L’arridité des champs d’agaves et l’abondance des fleurs du marché de Jamaica.

A la fin du voyage, il restera une peau, sur une autre peau. Une vision de l’artiste qui se superpose à celle d’une autre artiste.

A la fin, il restera la voix de Chavela sur du bleu. 

Marjorie Fauché

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