Des racines et des encres
En optant pour des tirages sur papier très texturé, j’ai voulu emmener une simple photographie vers le rendu d'un dessin ou d'une gravure. Brouiller les pistes plastiques.
Les surimpressions des arbres sont venues se poser délicatement sur des photos de vieux pavés. Ce béton fait office de cadre à la nature dans ce qu’elle a de plus brut et de plus essentiel. La texture du papier “William Turner” rappelle celui qu’utilise le peintre pour faire fondre ses aquarelles. J’ai voulu proposer des photos à la fois délicates grâce à la technique du jet d’encre pigmentaire et fortes avec des noirs intenses, d’une grande profondeur.
Ces arbres solitaires, ou emmêlés les uns aux autres, ces racines qui jaillissent d’un sol trop sec, ces branches qui se couvrent de neige, ces feuilles qui servent de refuge aux oiseaux. Les arbres continuent de nous protéger, de nous faire vivre. Ils offrent à nos paumes trop lisses la sensation d’une écorce qui tente de résister au temps qui passe.